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Chemin de Fer Touristique du Vermandois
Chemin de Fer Touristique du Vermandois - Saint-Quentin - Aisne - France

Saint-Quentin - Aisne - France

Locomotives à vapeur

Découvrez l’histoire des 5 locomotives à vapeur conservées par notre association.

030T SACM 8157 (HBC n°1) « Ilène »

  • Constructeur : Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM) à Graffenstaden (Bas-Rhin), construction n°8157
  • Année de construction : 1953
  • Masse en ordre de marche : 50,80 t
  • Longueur : 9,115 m
  • Diamètre des roues motrices : 1,10 m
  • Surface de chauffe : 93,38 m²
  • Timbre : 14 bars
  • Puissance : 700 ch
  • Propriétaire : FACS (confiée au CFTV par convention en 2021)
  • Classée Monument Historique depuis le 30 octobre 1987 (notice PM13000800).

Cette locomotive a la particularité d’être l’avant-dernière locomotive à vapeur construite pour un réseau français. Elle est basée sur un modèle de locomotive allemande « Krupp Hannibal » qui fut construite par la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM), en Alsace annexée durant la Seconde Guerre mondiale. La production de ce modèle fut toutefois poursuivie après 1945, comme en témoigne notre locomotive, sortie d’usine en juillet 1953.

Vue plongeante sur la 030 T SACM 8157 lors d’un plein d’eau, en mai 1972 - Photo Christian Santiccioli

Elle fut d’abord utilisée par les Houillères du Bassin des Cévennes (HBC) sous le n°1, elle servait notamment au transfert de wagons de charbon entre les embranchements miniers et la gare de La Grand-Combe (Gard) jusqu’en juin 1976. Elle faisait alors partie des ultimes locomotives encore en service en France.

Dans un paysage minier typique, la HBC n°1 tracte des wagons tombereaux chargés de houille, le 23 février 1973 - Photo Dieudonné-Michel Costes
En février 1975, avec un personnage de dessin animé bien connu sur sa porte de boite à fumée ! - Photo Georges Turpin

Au début des années 80, elle est rachetée par un passionné, Jean Philippe Isnard et débute une seconde carrière florissante dans le sud de la France, puisqu’elle parcourt des réseaux situés dans le Var, l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône. Elle participe en 1982 à « Exporail » à Nice et prend à cette occasion son surnom « Ilène », du nom de la femme du maire très controversé de cette ville.

La 030 T SACM 8157 arrive à Salon-de-Provence lors de son train de rodage en avril 1983 - Photo Jean-Louis Poggi

A partir de 2009, elle est hébergée dans 3 associations : le Train des Mouettes à Chaillevette (Charente-Maritime), l’AJECTA à Longueville (Seine-et-Marne) puis l’ATSF à Ambert (Puy-de-Dôme). Donnée par son propriétaire à la Fédération des Amis des Chemins de Fer Secondaires (FACS) en 2018, elle rejoint finalement notre association le 8 avril 2021 qui recherche une locomotive de cette puissance à restaurer.

Cette machine est actuellement en cours de démontage et nous avons l’espoir de la remettre en marche d’ici quelques années. N’hésitez pas à nous rejoindre pour nous aider à la faire revivre !

2 autres locomotives de type « Hannibal » construites par la SACM, sont conservées par d’autres associations en France.

140 C 314

  • Constructeur : North-British Locomotive Company - Hyde-Park Works à Glasgow (Écosse), construction n°21651
  • Année de construction : 1917
  • Masse en ordre de marche : 77,20 t + 49,40 t (tender)
  • Longueur : 11,755 m + 7,20 m (tender)
  • Diamètre des roues motrices : 1,44 m
  • Surface de chauffe : 172,46 m² + 38,18 m² (surchauffe)
  • Timbre : 13 bars
  • Puissance : 1500 ch
  • Propriétaire : FACS (confiée au CFTV par convention en 1984).

Cette locomotive a une histoire très riche : construite en Écosse en pleine Première Guerre mondiale, c’est donc par bateau qu’elle arrive à Saint-Nazaire en 1917. Elle est issue d’une commande de 270 locomotives spécialisées au transport de marchandises pour l’Administration de l’État (réseau ouest de la France). Elle est respectivement affectée aux dépôts de Saint-Brieuc (mise en service le 21 février 1918), Sotteville (novembre 1919), Gisors (janvier 1920), Saint-Brieuc (mars 1921), La Rochelle (septembre 1927) puis Saintes (juin 1932). Initialement numérotée État 140-314, elle prend son numéro actuel 140 C 314 à la création de la SNCF en 1938. Ces machines étant puissantes et simples à la conduite et l’entretien, elles intéressent l’occupant allemand qui en prélève de nombreuses unités pour son effort de guerre. La 314 est réquisitionnée en août 1941. Elle revient brièvement en France au dépôt de Longuyon, pour levage en novembre 1942.

Elle n’est retrouvée que bien après la guerre, en juillet 1950 et en très mauvais état. Elle est restaurée cinq ans plus tard par les ateliers de Sotteville Quatre-Mares, puis est successivement basée aux dépôts de Sotteville (décembre 1955), Saintes (décembre 1957), Niort (septembre 1958, garée bon état), Saintes (mars 1959), Paris-Batignolles (mars 1964), Trappes (octobre 1966), Mantes (février 1967) et de nouveau Trappes (janvier 1969, garée bon état).

En juillet 1966, la 140 C 314 stationne au dépôt de Mantes-la-Jolie, avec sa rotonde en toile de fond - Photo Jacques Glauberg

Son dernier dépôt SNCF est Chaumont en région Est (mutation le 7 février 1971) où elle est mise à la disposition du réseau privé CFTA en compagnie de 3 autres de ses sœurs. La 314 ne sera cependant pas utilisée et elle restera garée en réserve.

En relativement bon état la Fédération des Amis des Chemins de Fer Secondaires (FACS) la rachète à la SNCF en octobre 1973. Elle est ensuite remisée à Gray (Haute-Saône) en compagnie de la locomotive 230 G 352, acquise également par la FACS. Le CFTV, cherchant une locomotive pour circuler sur le réseau ferré national, la FACS lui confie la 140 C 314 en 1984. Elle est transférée par rail en décembre 1988 jusqu’à l’ancien dépôt de Busigny (Nord) où un bâtiment est en mesure de l’accueillir. Les bénévoles du CFTV participent sur place à sa longue remise en état et après des milliers d’heures de travail, elle reprend vie le 21 mai 1994.

Au crépuscule, la 140 C 314 file à travers la Picardie - photo Jean-Louis Poggi

Pendant 10 ans, la 140 C 314 assure des circulations notre ligne, mais aussi sur le réseau ferré national. La 140 C voyage ainsi jusqu’à Paris, Lille, Dunkerque, Reims, Baie de Somme et bien d’autres destinations que nos bénévoles pionniers ont à cœur de nous raconter. A chute de timbre en 2004, elle est patiemment remise en état, puis revient à la circulation en 2016, pile pour son centenaire que nous célébrerons en juillet 2017 à l’occasion d’un festival sur notre ligne. Malheureusement, en fin d’année un défaut au niveau du foyer est découvert : la chaudière nécessite un levage, opération très couteuse en moyens humains et financiers.

7 autres 140 C sont conservées par des associations ou exposées dans des musées.

Le tender à 2 bogies qui lui est attelé, le 18 C 428 (ex État 18-428), est un peu plus ancien que la locomotive car construit en 1913 par les forges et aciéries de la Marine et d’Homécourt à Saint Chamond (Loire). Il peut emporter 18m3 d’eau et 9 tonnes de charbon.

230 G 352

  • Constructeur : Société de Construction des Batignolles à Paris, construction n°2090
  • Année de construction : 1922
  • Masse en ordre de marche : 67,80 t + 39,95 t (tender)
  • Longueur : 11,448 m + 6,485 m (tender)
  • Diamètre des roues motrices : 1,71 m
  • Surface de chauffe : 144,56 m² + 37,09 m² (surchauffe)
  • Timbre : 13 bars
  • Puissance : 1400 ch.
  • Propriétaire : FACS (confiée au CFTV par convention en 2008).

Cette locomotive est issue d’une série de 170 machines conçues et commandée par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO, réseau sud-ouest de la France). Ces machines sont aussi bien spécialisées pour la traction de train de voyageurs express et omnibus, mais aussi de marchandises. Elles étaient surnommées les « Chieuvres » (chèvre en berrichon) par leurs mécaniciens. Initialement numérotée PO 4352, elle prend son numéro actuel 230 G 352 à la création de la SNCF en 1938. Ses affectations d’avant-guerre nous sont mal connues : elle est mise en service le 13 juin 1922 au dépôt de Brive où elle se trouve jusqu’au moins 1926, puis elle est mutée possiblement à Bordeaux vers 1934.

Son service est mieux documenté à partir de mars 1952, où elle rejoint Limoges, puis Saint-Sulpice-Laurière (mai 1952) où elle est garée bon état. Notons qu’à la même période, 25 de ses sœurs furent mutées sur le réseau Nord et ont donc desservi Saint-Quentin en tête de leur train. La 230 G 352 reste quant à elle dans sa région sud-ouest d’origine, étant par la suite mutée à Orléans (septembre 1953), Saint-Sulpice-Laurière (décembre 1953), Périgueux (juillet 1954), Montluçon (octobre 1954), Guéret (décembre 1958, garée bon état). Après une courte période de garage à Montluçon en mai 1959, elle rejoint le même mois le dépôt de Tours-Saint-Pierre où elle mènera la fin de son service actif. Lors de cette période, la 230 G 352 est mise en tête d’un train spécial Tours – Chinon – Port-de-Piles – Tours, qui est organisé par la Fédération des Amis des Chemins de Fer Secondaires (FACS) le 27 mars 1966. En septembre 1966, elle est finalement garée bon état au dépôt de Vierzon jusqu’au 20 décembre 1967, date de sa radiation.

La 230 G 352 sous la marquise de la gare de Tours, lors du train spécial FACS le 27 mars 1966 - photo Jacques Bazin

Cédée par la SNCF à l’Association du musée des transports urbains, interurbains et ruraux (AMTUIR), elle est confiée à la FACS et garée en extérieur à Saint-Pierre-des-Corps à partir d’avril 1970. En 1973, elle est repeinte dans sa livrée d’origine gris artillerie PO et remisée à Gray (Haute-Saône) en compagnie de la 140 C 314.

La 230 G 352 côtoie la 140 C 314 à Gray en novembre 1981, 26 ans avant la deuxième réunion de ces 2 machines au CFTV ! - photo Didier Duforest

La FACS devient propriétaire de la 230 G en 1986 et la confie l’année suivante au Train à Vapeur de Touraine à Richelieu (Indre-et-Loire). C’est le 18 février 2008 qu’elle est finalement confiée à notre association où elle est préservée sous abri, en attente de remise en état.

Sa petite sœur, la 230 G 353, est également conservée par une autre association.

Le tender à 3 essieux qui lui est attelé, le 17 D 352 (ex 17 D 341), fut construit en 1922 par les Ateliers du Nord de la France à Crespin (Nord). Il peut emporter 17m3 d’eau et 4,25 tonnes de charbon.

030T Fives-Lille 4828 (030 T 3)

  • Constructeur : Compagnie de Fives-Lille à Fives (Nord), construction n°4828
  • Année de construction : 1933
  • Masse en ordre de marche : 43 t
  • Longueur : 9 m
  • Diamètre des roues motrices : 1,137 m
  • Surface de chauffe : 81,56m²
  • Timbre : 12 bars
  • Puissance : 350 ch
  • Propriétaire : Pascal Schnakenbourg, au CFTV depuis 1978.

Construite en 1933 par Fives-Lille (type 139 R) cette machine fit toute sa carrière à la sucrerie d’Iwuy (Nord) où elle portait le n°3. Arrivée à chute de timbre en 1966, elle est ensuite utilisée en tant que générateur d’eau chaude pour le lavage des betteraves.

La 030 T Fives-Lille 4828 en tête d’une courte rame à Iwuy - Photo Jacques-Henri Renaud - collection Patrick Etiévant -Rail et Industrie

Au début de l’histoire de notre association, elle est rachetée en avril 1978 par Pascal, notre président-fondateur, puis ramenée à Saint Quentin où elle est patiemment restaurée par les premiers bénévoles du CFTV. Après remplacement des 143 tubes, des tôles d’enveloppe de chaudière et passage du frein à air continu au lieu du frein à vapeur, elle est remise en état de marche dès 1981. Notre association inaugure avec cette machine ses premiers trains à vapeur entre Saint Quentin et Origny Sainte Benoîte, jusqu’en 1994 où elle entre en atelier pour révision. Elle est de nouveau en service entre 2005 et 2015. Sa chaudière, en chute de timbre, nécessite de gros travaux pour envisager sa remise en état future.

030T Fives-Lille 5031 (030 T 4)

  • Constructeur : Compagnie de Fives-Lille à Givors (Rhône), construction n°5031
  • Année de construction : 1943
  • Masse en ordre de marche : 43 t
  • Longueur : 9 m
  • Diamètre des roues motrices : 1,137 m
  • Surface de chauffe : 81,56m²
  • Timbre : 12 bars
  • Puissance : 350 ch
  • Propriétaire : CFTV depuis 2011.

Cette locomotive est techniquement identique à la 030T n°3 et construite également par Fives-Lille (type 139 R) mais dans une autre usine de la compagnie et 10 ans plus tard. Elle fit toute sa carrière à la sucrerie centrale d’Arras, située à Boiry-Sainte-Rictrude, au sud de la préfecture du Pas-de-Calais. Elle cesse de fonctionner en 1974, arrivée à chute de timbre.

La 030 T Fives-Lille 5031 sur l’embranchement de la sucrerie de Boiry, en octobre 1960 - Photo Herman Gijsbert Hesselink - collection Louis Caillot - Rail et Industrie

Au début des années 1980, elle est achetée par le syndicat mixte du Parc départemental du Val-Joly, pour un projet de chemin de fer touristique entre Sars – Poteries et Trélon (Nord), mais qui n’a pas abouti. Elle est ensuite récupérée en 1988 par le Cercle d’Etude Ferroviaire Nord à Denain, avant d’être rachetée en 2011 par Antoine, notre vice-président, qui la céda par la suite au CFTV. Nous lui avons attribué le numéro « 030 T 4 » à la suite de sa grande sœur 030 T 3. Cette machine est actuellement garée en attente de restauration.

2 autres 030T Fives-Lille du même type sont conservées par d’autres associations en France.


Le CFTV remercie chaleureusement les photographes, ainsi que l’association Rail et Industrie qui ont permis d’agrémenter cette page de leurs magnifiques clichés !

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